Théâtre

« Le théâtre, c’est du carton et c’est du plâtre... Mais c’est tout-de-même la vie... Comprenez-vous cela ? »
— Georges Courteline

Georges Courtine en 1890

Que sait on de Courteline sa vie, ses influences et ses inspirations ?

Georges Courteline passe une partie de son enfance à Montmartre dans la période du Second Empire.

La profession de son Père Jules Moinaux - lui-même écrivain, chroniqueur et humoriste -  permettront au jeune Moinaux d’évoluer dans un milieu d’artistes de renom qui le font rêver.

Puis, sa scolarité dans un internat à Meaux lui pèse et le laisse nostalgique de sa petite enfance et de ses moments de bonheur familiaux passés sur la butte.

Ses expériences plus tardives au sein de l’armée ou au sein du ministère du culte permettront à Georges Courteline de « nourrir » la création de ses personnages.

Pourquoi adapter le répertoire de Georges Courteline ?

A travers son oeuvre, Courteline dépeint ses protagonistes tel un portraitiste maniériste - il les connaît à travers ses expériences de vie, il les a certainement rencontrés et observés durant ses longues promenades sur les boulevards et dans les cafés parisiens de l’époque.

Beaucoup de ses personnages sont intemporels et peut-être même « universels »  pouvant ainsi s’adapter à différents contextes historiques ou sociétaux ; d’ailleurs, ils peuvent aussi dépasser les fontières, et cela malgré une inspiration très parisienne.

Ses personnages proviennent de milieux ciblés qu’il a côtoyés comme l'armée, le Ministère et la petite bourgeoisie parisienne ou de province : ils peuvent être ridicules, pleutres, jaloux ou imbus mais ils ne sont jamais complètement antipathiques : ils sont humains - quelques fois médiocres - mais ils sont risibles.

Un comique de situation lié au contexte, puisqu’en effet le quotidien - ou ce qui pourrait sembler banal - propre aux situations des pièces de Georges Courteline donne beaucoup de légèreté aux répliques de ses personnages et contribue à la véracité de chacune de ses saynètes.

Comme le rappellent plusieurs critiques de son temps, le rire et le regard que nous pouvons porter sur les personnages de Courteline dans leur situation se rapprochent des farces du Moyen Age. Certains retournements de situations comiques sont souvent dignes des comédies de  Molière.

Son ami Sacha Guitry l’affirme : « Il ne doit rien à personne. Ni à Cervantès, ni à l'humour anglo-saxon, ni même au snobisme. Son génie lui est personnel. »

Comment l’oeuvre de Courteline s’est elle imposée ? 

L’auteur fait son choix en toute liberté : « Un acte un seul acte voilà ma mesure du théâtre (…)» - l’écrivain est déterminé et impose un style qui lui est très personnel.

Georges Courteline en 1921 / Agence de presse Louis Meurisse

A travers ce qui semble être une seule esquisse, il tire l’essentiel, sur des bases d’observations très minutieuses du genre humain. L’efficacité de son texte et de ses réparties suffisent à mettre relief chaque personnage, passant de l’humour jusqu’à la compassion.

Frustration, mesquinerie, lâcheté ou hypocrisie rien ne lui échappe.

Ses expériences et observations du quotidien lui permettent un certain naturalisme, tout en jonglant - avec beaucoup humour et d’ironie - avec le contexte social, politique et culturel  de son époque.

Georges Courteline a pu connaître  gloire et succès de son vivant; Académie Française, Prix Goncourt ses oeuvres feront également partie du répertoire de la Comédie Française.

Inhumé en 1929 au cimetière du Père Lachaise, sur sa stèle y est gravé :

« J'étais né pour rester jeune et j'ai eu l'avantage de m'en apercevoir le jour où j'ai cessé de l'être. »

– Georges Courteline (1858 Tours - 1929 Paris)

V. C.d.P.
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